différents caratères agressifs
Tous les chiens ne sont pas également agressifs, tant s’en faut. Certains font constamment
montre d’une agressivité latente, toujours prête à éclater. D’autres, placides, voir débonnaires,
ne se révèlent agressifs que dans certaines circonstances. Celles-ci, découlant le plus souvent
de schémas connus, peuvent être parfaitement définies. Pourtant, elles sont parfois inattendues
et, de ce fait, incontrôlables.
La taille n’a rien à voir avec l’agressivité. Elle lui serait
même inversement proportionnelle. Un Caniche, un Yorkshire ou un
Chihuahua se font bien plus remarquer par leur humeur belliqueuse
et leurs aboiements intempestifs qu’un Berger allemand ou un Saint- Bernard de 80 kilos.
Comme toutes les qualités humaines ou animales, l’agressivité comporte
une part d’inné et une part d’acquis. L’éducation, le « dressage »
interviennent pour stimuler, canaliser ou bien mettre un frein à l’agressivité
d’un chiot, compte tenu de son caractère. Des événements de la vie courante,
insignifiants au départ, peuvent modifier un comportement dans un sens ou
dans l’autre. Ne parlons pas des traumatismes entraînant des bouleversements,
parfois même des modifications de la personnalité.
Pourquoi l’agressivité chez le chien est-elle une question à l’ordre
du jour ? C’est que le chien, de plus en plus présent dans notre vie
quotidienne, est une arme en soi. Arme à double effet par les morsures
qu’il peut infliger et les maladies infectieuses ou épidémiques que ces
dernières sont susceptibles d’entraîner. Toujours douloureuse, une
morsure est parfois délabrante ou mutilante selon la taille et la
puissance du chien mordeur et la localisation de la blessure. La face,
les mains, les parties génitales peuvent être irrémédiablement atteintes
chez l’homme ou chez l’enfant. Il n’est pas rare que viennent s’y
ajouter des infections bactériennes graves pouvant aller jusqu’à la, septicémie.
Bon an, mal an, on répertorie 300 000 cas de morsures en France.
Ce chiffre s’élève à 1 million aux États-Unis où leur coût médical,
annuel dépasse vingt millions de dollars, les complications avec
surinfection par tétanos, rage, pasteurellose et staphylocoques!
(2 à 6% des morsures de chiens) interviennent, hélas, trop fréquemment.
Une morsure, aussi infime soit-elle, ne doit jamais être prise à la légère.
Un chien sur deux abrite dans sa flore buccale des pasteurelles qui,
injectées dans le corps de la victime, peuvent provoquer phlegmon ou septicémie.
Une intervention médicale est indispensable en cas de morsure. D’autant que la rage,
qui avait disparu de nos régions, a fait une rentrée en force depuis quelques années(1).
Comparaison selon les différents groupes de chiens
GROUPE N° 1 : Chiens De Berger, De Garde
ou De Défense
présentés pour conduites agressives …….. 48 %
fréquentant normalement ma clinique …… 28 %
GROUPE N° 2 :
Chiens De Chasse ou moyen format
présentés pour conduites agressives …….. 22 % des cas
fréquentant normalement ma clinique …… 31 % des chiens
GROUPE N° 3 : Petits Chiens
présentés pour conduites agressives …….. 30 % des cas
fréquentant normalement ma clinique …… 41 % des chiens
Le risque de conduites agressives est doublé avec des CHIENS du GROUPE N° 1.
Les chiens de chasse sont légèrement moins prédisposés que les petits chiens.
Courtoisie du D’ Payancé.)
Pourquoi ?
Ccontre qui ?
A Quelle Occasion ?
Le chien est un animal de meute. Celui qui l’ignore ne pourra jamais
comprendre son comportement. L’animal des villes, si civilisé, et
parfois, avouons-le, un peu dégénéré, en semble pourtant bien éloigné.
Il n’en est rien. Le fond de sa nature est celui d’un être social subissant
loi de sa propre société, dans laquelle il occupe une position érarchique plus ou moins élevée.
Ses rapports avec l’entourage sont régis par des relations de dominant à dominé extrêmement strictes.
Celles-ci sont particulière- ment sensibles dans les rapports
amoureux : rivalités entre mal approche de la femelle, situation vis-à-vis
des autres membres de, meute, comportement envers
les jeunes font partie d’un ritue1 extrêmement rigide dont le code reste
inscrit dans les gènes de les individus, fussent-ils isolés parmi les hommes dans un appartement parisien.
Une fois établie cette hiérarchie intérieure, les conflits sont ra: Le dominant qui
a montré sa puissance n’aura plus qu’à la rappi de loin en loin, et le dominé vivra
heureux sous sa protection haut et bienveillante. Pas de sexisme dans cette
société parfaitement organisée. C’est souvent une femelle qui occupe la place du chef sait la faire respecter.
Contre le monde extérieur, la meute se protège. Elle protège femelles, les faibles,
les jeunes, mais surtout elle protège son territoire qui le suit partout où
elle se déplace. C’est un espace sacré indispensable à la survie du groupe.
Seul dans une société humaine, le chien, pour trouver son équilibre, doit
recréer des conditions similaires à celles rencontrées au sein d’une meute ou d’un
attelage de traîneau polaire. Sera-t-il dominant ou dominé ? C’est à son maître,
substitut du chef de meute de le décider. Si ce dernier laisse battre son autorité
en brèche, l’animal aspirera à la domination qu’il revendiquera à force d’agressivité,
s’établira ainsi une situation fausse et dangereuse, difficile à maîtriser où les deux
parties, aussi malheureuses l’une que l’autre, se trouveront en perpétuel conflit.
Si un chien aspire souvent à la domination sur ses semblables, il attend de la part de son
maître une position de dominant. C’est là sa place « dans sa hiérarchie personnelle, celle
qui lui permettra de ne manifester son agressivité que dans des circonstances bien précises,
et, somme toute, louables pour qui sait les comprendre.
Il défendra sa femelle, sa maîtresse, son maître, un bébé, tout aussi bien que sa pâtée,
son os, son fauteuil ou sa couverture attitrée, mais qui pourra vraiment le lui reprocher ?
Il défendra son territoire, maison ou voiture, sans que nul ne puisse l’en détourner.
Celui qui a déjà essayé d’entrer dans une voiture laissée à la garde d’un chien ne nous contredira pas.
A l’extérieur, le territoire sera délimité par des émissions d’urine aussi exactement,
sinon plus, que par une clôture hermétiquement close. L’animal le plus pacifique réagira
violemment dans des circontances où un des éléments de son entourage indispensable sera, à ses yeux, menacé.
Aussi vaut-il mieux éviter :
— de lui retirer brusquement os, pâtée, jouet, couverture, etc., ou tout autre objet qu’il estime lui appartenir ;
— de s’approcher avec précipitation d’un être — humain ou animal -5 qu’il a pris sous sa protection ;
— de le réveiller ou de le surprendre par-derrière ;
— de passer outre à son attitude menaçante lorsqu’il se trouve chez lui, dans son territoire,
et tenter de le dépasser en forçant le passage dans un couloir, par exemple.
Ce sont là les cas principaux où l’on risque de recueillir les preuves de son agressivité : une belle morsure.
Le territoire d’un chien n’est pas forcément marqué par des murs ou une clôture.
Il peut s’agir d’une ligne idéale délimitant une surface à l’intérieur de laquelle
l’animal se considère comme chez lui, à l’abri, et où il ne tolère aucune intrusion.
On estime à un rayon de 15 mètres autour du chien la distance critique à ne pas dépasser,
soit une zone de sécurité d’environ 150 m2. Franchir cette distance sans précaution est dangereux.
L’anxiété de voir son territoire violé peut pousser le chien à attaquer. Attaque plus ou
moins redoutable suivant la taille, le mordant et la pugnacité de l’agresseur.
De même, il est conseillé de ne pas exciter ou narguer un animal enfermé dans une zone sans
pouvoir en sortir. Il y a alors frustration. Il faut redoubler de précaution dans l’approche
de chiens à longs poils dont les mèches couvrent les yeux. Dans ce cas, ou dans celui d’un
chien borgne ou souffrant d’un défaut de vision, la diminution du champ visuel, en accélérant
l’inquiétude, peut déclencher le réflexe d’agressivité. Il en va de même pour les chiens
dépourvus de flair (grands Danois). On ne peut donner ces conseils à chaque personne pénétrant
dans un endroit très fréquenté où règne un chien. Mieux vaut habituer l’animal à accepter ces
présences étrangères sans les prendre pour des intrusions.
Texas, un Berger allemand de trois ans, vit dans un restaurant. D’abord familier et aimable,
il est devenu agressif et méchant envers les clients qu’il ne connaît pas. Comment remédier
à cette situation devenue vite intenable ? Une technique, parmi d’autres, a été utilisée avec succès.
Le maître de Texas lui donne une tape sèche ou un coup de journal enroulé chaque fois qu’il
menace ou essaie de mordre un client. Ensuite, il le boude pendant plusieurs heures, parfois
même plusieurs jours, suivant la gravité du cas, feignant de l’ignorer totalement. Le pauvre
Texas, privé de ces contacts sociaux qu’il aime tant, est bien obligé de se rabattre sur les
étrangers pour en avoir, puisque les siens lui tournent le dos. Il a vite pris l’habitude de
les accepter et de les considérer temporairement comme sa seule source d’affection.
Il ne reste plus à son maître qu’à le récompenser, à chaque fois, d’une caresse ou d’une frianchise,
et tout rentre dans l’ordre.
L’animal s’en prend surtout au membre de la famille qu’il chercï dominer. A son approche,
il grogne, aboie, cherche à mordre, aie qu’il se montre parfaitement aimable avec les étrangers.
Cette agressivité s’exprime :
— lorsque le chien manifeste un ou plusieurs signaux de dominancel et que l’homme,
ignorant de la signification de ce comportement, répond d’une façon inadéquate ;
— lorsque l’homme exécute un signal de domination ou oblige le chien à effectuer une attitude de soumission.
Elle se manifeste lorsque le maître ne comprend pas les signaux de domination émis par son
chien qui lui saute sur les genoux, lui met les pattes sur les épaules ou lui tend la patte.
Ou bien encore quand le chien est persuadé que son maître est dominé, sans que ce dernier
en ait conscience. Une seule solution à cet état de choses : maintenir le chien dans une
position hiérarchique de dominé. Il ne demande que ça.
Ce sont surtout les mâles qui font montre, envers leur maître! d’une agressivité liée à
la dominance ou à la hiérarchie, ce qui revient au même. Le chien se prend pour le chef de meute ;
il se sent au sommet de la hiérarchie. Il n’accepte pas les ordres de son maître et ,
rejette la soumission. Apparemment docile en présence d’un dresseur ou même d’un étranger,
il se rebelle contre son maître lorsque celui-ci lui intime l’ordre de quitter le lit ou
essaie de lui prendre un jouet ou un os.
Plutôt que de le « battre » ou de le corriger sérieusement de la voix et de la badine,
il est préférable kde l’empoigner par la peau du cou et de le secouer! violemment pour
le soumettre et lui prouver votre domination. Si vous n’y parvenez pas et si vous avez
peur de ses crocs et de ses mouvements de colère, il conviendra d’utiliser une tactique dissuasive :
éviter de sa part, par votre attitude, toute réaction agressive, en profitant
d’un moment de détente pour déclencher une réaction favorable, en intimant l’ordre
« Au pied » ou « Assis », accompagné d’une remise de friandise, viande ou fromage,
et de caresses amicales et franches.
On réitérera plusieurs fois par jour ce genre de réactions
favorables, toujours accompagnées de récompenses et d’encourage-
lents. Le maître reprendra ainsi le contrôle de son animal et se
sentira plus apte à le corriger efficacement à la moindre incartade. Si
seul le propriétaire est victime des manifestations d’agressivité, les
autres personnes de la famille seront priées d’éviter le contact du
chien et de lui prodiguer le moindre signe d’intérêt ou de lui administrer
nourriture ou friandises. Le chien reprendra ainsi tranquillement et
sans heurt son rang de dominé et acceptera progressivement de
reconnaître au maître sa position de dominant, chef de meute incontesté.
Nous avons déjà vu des cas où le chien se montre agressif quand
il sent menacée une de ses possessions : jouet, gamelle, femelle, lieux, local, etc.
On y remédiera au moyen des mêmes thérapies que celles liées aux problèmes de dominance.
Fermeté avant tout, respect de l’ordre hiérarchique, douceur bien dosée dispensée à
bon escient et unique¬ment comme une récompense méritée.
L’agressivité est un comportement souvent recherché par le maître, convient toutefois
de la diriger efficacement sur demande et de contrôler par des ordres précis et impératifs.
Ce n’est ni une déviatic ni une tare. Réglée et entretenue par le bagage génétique,
elle souvent consécutive à une mauvaise « socialisation ».
Le manque de contacts extérieurs favorise l’agressivité
Le manque de contact avec les humains durant la période cruciale des trois à onze
semaines a pu exacerber ou faciliter la réaction frayeur du chien à l’égard de l’homme.
De même, l’absence relations avec d’autres animaux, frères, sœurs ou
compagnon favorise souvent une tendance agressive envers tous les chiens don ignore
au départ, et interprète mal par la suite, les postures et gestes de soumission ou de dominance.
Il est établi que les chiens mâles sont plus enclins à manifest leur agressivité,
tant à l’égard de leurs congénères qu’à celui humains, grands ou petits.
Pour ce qui est des conflits, parfc sanglants, entre mâles, la castration
en a rapidement raison, permet aussi de réduire de 60 % la plupart
des comportemer d’agression et de réduire les risques de morsure dans tous les cas.
Deux chiens dont la position hiérarchique respective n’est pa établie se placent
d’abord parallèlement l’un à l’autre, tête-bêche. Loi d’une rencontre entre un
dominant et un dominé, ils se placent perpendiculairement l’un à l’autre comme
pour former la lettre T. Le trait vertical est figuré par le dominant dont la tête
vient se placer au milieu du corps du dominé à la hauteur de son épaule.
Les interactions sociales entre l’homme et le chien sont réglées par des principes
comparables à ceux qui régissent celles d’une meute de loups ou d’un attelage de chiens
polaires, compte tenu du milieu.
Au départ, la relation est du type chiot-mère. Ensuite, elle est du type jeune
chien-mâle (ou femelle) alpha puis dominé-dominant alpha, qu’il soit mâle ou femelle.
Quand il y a plusieurs chiens dans une maison, des mâles en particulier, il s’établira
presque à coup sûr une hiérarchie, généralement de type linéaire.
Il importe que le maître occupe la position de dominant dans une hiérarchie normale et stable.
Parfois, le chien peut remettre er question la dominance de l’homme. Le dominant ne
rappelant sa position supérieure que lorsqu’il est défié, le maître doit
alors réaffirmer sa position hiérarchique par les signaux adéquats. Ces signaux sont une
adaptation humaine de ceux qu’émettent les chefs de meute animaux. Suivant les situations
et les circonstances, il conviendra de :
— regarder le chien droit dans les yeux ;
— soulever le chien, le prendre dans ses bras ;
— prendre le chien par la peau du cou ou du dos et le secouer ;
— forcer le chien à s’asseoir ou à se coucher ;
— manipuler (en poussant ou en tirant) certaines parties du corps du chien pour
l’obliger à s’asseoir ou à se coucher ;
— contraindre l’animal à se coucher sur le dos ;
— caresser, brosser, peigner ;
Ne jamais laisser le chien prendre une position dominante
— toucher la face ou les membres ;
— mettre et enlever le collier ou la laisse ;
— tenir le museau fermé ;
— frapper avec la main ou un objet (laisse, journal roulé, etc.) ;
— pousser ou repousser le chien ;
— le tirer par sa laisse ;
— le tirer en le tenant par une partie du corps ;
— l’empêcher de se déplacer à sa guise ;
— réprimander ou commander d’une voix grave et sur un ton autoritaire ;
— gronder, crier.
— En un mot, on utilisera tous les moyens de contrainte permettant de
faire sentir à l’animal qu’il existe une autorité supérieure, principale¬ment
par des contacts physiques .
Si, par ignorance ou par crainte, le maître (ou toute autre personne impliquée
dans ce genre de rapports) ignore le défi que son chien lui oppose, la situation
se renverse. S’il refuse la confrontation ou, pis encore, s’il émet des signaux
de soumission, le chien va se considérer comme dominant.
Cette dominance est d’autant mieux établie que le nombre d’interactions de ce
type est grand. Un comportement agressif se produira chaque fois que le
maître — dominé — se trouvera en situation de compétition avec son animal.
En effet, ce dernier estimera que sa position hiérarchique supérieure est
contestée et il provoquera le combat.
Il en sera de même chaque fois que le maître émettra — le plus souvent inconsciemment —
des signaux de dominance ou quand il ne se soumettra pas aux signaux de dominance produits par le chien.
Pour Tenter De Résoudre Un Poblème De Domination
Quelques conseils :
• Ignorer totalement le chien pendant quinze jours, sauf lorsqu’on lui intime un ordre.
Il n’a plus le droit de sauter sur le lit et n’obtient
pas de caresse lorsqu’il manifeste un désir d’affection. Dans les graves, pas de
nourriture pendant une journée entière.
• Limiter les rapports à des commandes directes et sèche plusieurs fois par
jour : « Assis ! Couché ! Au pied ! » Quand chien obéit, le récompenser par
des compliments et des caresses ainsi j que par des friandises et de la nourriture.
Progressivement, on | donnera de plus en plus de commandements, de plus en plus
vite, en exigeant l’obéissance.
• Éviter toutes les situations qui pourraient provoquer des mouvements d’agression
et toute confrontation qui pourrait retarder ou annuler les progrès des rapports
affectifs enregistrés durant cette période.
Deux cas cliniques
A l’entraînement ou en mission, un maître-chien n’a aucune difficulté à contrôler
son Berger allemand de trois ans. En revanche, à la maison, dans une ambiance
familiale, « Flico » se conduit en enfant gâté, saute sur les fauteuils,
transporte des objets dans sa gueule, etc. Il accepte les réprimandes de son
maître, mais grogne contre sa maîtresse qui, en fait, le craint.
Que faire ? Le maître-chien ne prêtera aucune attention aux grognements de
l’animal et feindra même d’ignorer s’a présence. Il ne lui accordera d’intérêt
que lorsque son comportement sera satisfaisant, et ce, pour le féliciter
du geste et de la voix. On aura toutefois pris la précaution, pour éviter
tout risque de morsure, de fixer en permanence au collier du chien une laisse
dont l’extrémité pourra aisément être récupérée.
La maîtresse multipliera à l’excès les manipulations plus ou moins utiles.
Elle prodiguera des soins, nettoiera la gueule avec fermeté, brossera énergiquement,
donnera un os qu’elle retirera sous le nez de l’intéressé, etc.
Depuis deux ans, Lilly, Cocker femelle noire, pourtant castrée, devient
très agressive. Elle a mordu plusieurs invités et même sa maîtresse.
Elle grogne méchamment si l’on s’approche de sa nourriture ou d’un os
en buffle qu’elle affectionne particulièrement.
Que faut-il faire dans ce cas ? Toute la famille doit participer aux
séances d’éducation visant à éliminer l’agressivité. Tous les soirs,
on présentera l’écuelle de pâtée pour la retirer aussitôt. Si Lilly
grogne, on la punira en tirant vigoureusement sur le collier de force
dont on l’aura munie. Elle ne tardera pas à comprendre la leçon.
Quand elle se comportera bien, on la récompensera en reposant la
gamelle pleine devant elle et en la flattant. On cherchera à éviter
une agression survenant en dehors des séances d’éducation. Si toutefois un
accident survenait, il faudra punir immédiatement toute attaque avec sévérité.
L’agressivité Liée A La Peur
La peur peut être le moteur d’une agressivité excessive. Le couard ne prend pas
nécessairement la fuite pour aller se cacher sous un meuble. Se sentant acculé,
à tort ou à raison, il attaque avec d’autant plus de violence que sa peur est grande(1).
Venant d’un petit chien, cette attitude est souvent comique (pas
toujours, d’ailleurs), mais un animal de grande taille à forte muscula
ture et aux puissantes mâchoires peut, en revanche, causer des dégâts
considérables. D’autant plus que ces agressions sont en général
inattendues parce que l’on n’en connaît pas la cause. Ce peut être un
bruit aigu de sirène, un bruit grave comme le tonnerre, un camion
de laitier, la vue d’un facteur, d’un vétérinaire, d’une personne
redoutée. Chaque chien a ses propres fantasmes, ses propres épouvan
tails qui sont bien souvent difficiles à déceler. Surtout lorsqu’il s’agit
d’un animal inconnu ou recueilli.
La thérapie consiste à rassurer le chien Disons tout de suite qu’il
s’agit là d’un travail de longue haleine, pas toujours couronné de
succès. Il faut habituer le peureux à la compagnie des autres, au bruit
de la rue, au mouvement. Il faut multiplier les contacts avec des
étrangers, bêtes et gens, et le récompenser par des friandises ou des
caresses quand il se montre coopératif.
Dans le même temps on lui apprendra l’obéissance instantanée aux commandements
« Au pied » ou « Couché ».
Une fois le chien habitué à un cercle restreint de familiers, on pourra le
mettre en contact avec d’autres gens, d’autres bêtes, d’autres lieux, d’autres
sensations. Sous haute surveillance, bien entendu, et en se tenant prêt à
intervenir à tout moment pour réprimer sévèrement
toute velléité d’agressivité.
Aucun signe extérieur ne distingue un chien peureux de celui qui ne l’est pas.
Un molosse peut être un couard invétéré alors qu’un bichon de salon se montrera
d’un courage exemplaire. Pis encore, un chien parfaitement normal sous ce rapport,
et depuis de longues années, sera pris sans raison d’une terreur irraisonnée
à la vue d’un gendarme, d’un parapluie ouvert, ou sous l’effet d’un bruit
aussi anodin que celui d’un camion de livraison, d’une sonnerie.
L’attitude — et même l’état d’esprit — du maître est primordiale dans la
thérapie de cette forme d’agressivité. La peur éprouvée par l’animal peut
être contagieuse et engendrer chez l’être humain une angoisse qui, à
son tour, se répercutera sur l’état nerveux du chien.
Beaucoup de patience, de douceur ne suffiront peut-être pas à obtenir une
guérison. Tout au plus éviteront-elles les morsures qu’une attitude trop
brutale aurait pu susciter.
Certaines races de chiens (Bergers allemands, Dobermanns, Rottweillers…)
font l’objet d’un dressage pour la défense ou l’attaque
Convenablement éduqués, ces animaux ne présentent aucun risqi pour leur entourage
et ne se montrent agressifs et même redoutable que devant un danger caractérisé et,
le plus souvent, sur l’ordre de leur maitre.
Le dérapage provient de la perversité humaine. Dans des mains irresponsables
ou malfaisantes, de tels chiens deviennent le instruments du mal et de la mort. Nous
pensons tout de suite ai Pit-Bulls, race récemment créée aux États-Unis, où elle
répand la terreur. De son lointain ancêtre, le Bull-Dog anglais, elle a conservé
la ténacité, la combativité, la force, mais décuplées par des croisement successifs
visant toujours à une efficacité plus grande. Le résultat es un paquet de nerfs et
de muscles au large poitrail et à la mâchoir deux fois plus puissante que celle d’un
Berger allemand. Aussi tenace qu’un Terrier, pratiquement insensible à la douleur,
le Pit-Bull ne lâche sa proie que réduite à l’état de loque ou de cadavre.
Voyous, trafiquants de drogue, bandits de tout ordre proliférar dans les quartiers
chauds des grandes villes américaines ont vite vu le parti qu’ils pouvaient tirer
de tels fauves. Combats de chier innommables, garde de stocks de drogue, intimidation,
racket, rm également agressions aussi meurtrières qu’imprévisibles.
Les cas de morsures destructrices provoquant des infirmité irréversibles ou des
blessures mortelles se multiplient, et une véritabl psychose se développe, tant est
grande la crainte qu’inspiré cette pourtant encore très peu répandue (2 % de la
population canine des Etats-Unis).
Faut-il interdire les Pit-Bulls ? Non, répondent les uns. Ce sont de braves chiens
qui ne font que leur travail et qui, par ailleurs, montrent très doux. Oui, clament
les autres, ce sont des fauves l’esprit destructeur qui représentent un terrible danger
tant pour le personnes que pour leurs congénères
Tous ont raison^ Aucun animal n’est en soi méchant ou perver sens philosophique du terme.
Pourtant, il peut représenter danger mortel quand d’aussi belles qualités que la force,
le courage la ténacité peuvent être dévoyées et dévolues au mal par un autre animal malfaisant,
cruel et brutal : l’homme.
L’agressivité Dirigée Contre Les Enfants
Le chien ressent profondément tout changement survenant dans sor entourage.
A plus forte raison lorsqu’il s’agit d’un événement familial aussi important qu’une naissance.
Lui, qui éprouve un sentiment de possession sans partage sur se maîtres, se trouve brusquement
en compétition avec un être vivantj qu’il perçoit mal. Il ne lui est pas facile
d’identifier un bébé couché loin de lui, exhalant une odeur de lait et d’urine si différente de celle à la
quelle il est habitué. D’où une angoisse et une anxiété qu’il ne faut surtout pas prendre à la légère.
Les hurlements du nouveau-né peuvent l’affoler et l’exciter et, la
jalousie aidant, le pousser à attaquer. Le chien se rend compte, plus
ou moins confusément, que sa position d’hôte privilégié est menacée
par celui qui accapare tout l’intérêt — et toutes les attentions — dont
il était naguère l’objet. Il grogne, montre les dents, manifeste de mille
façons sa mauvaise humeur. La réaction naturelle des parents, pour
éviter tout conflit, est d’isoler l’enfant et de ne manifester d’affection
à l’animal que hors de sa présence. C’est là la dernière chose à faire.
Le chien a besoin de tendresse, surtout en cette période difficile. Tenu
à l’écart, il n’en ressentira que plus de frustration, d’où une agressivité
accrue.