L’APPRENTISSAGE DE LA PROPRETE
Docteur mon chien a 5 mois et n’est pas encore propre !
Pourtant quand je rentre à la maison et qu’il y a une flaque je prends un journal
et pan ! je lui mets le nez dedans ! et il sait qu’il a mal fait; je le vois à son attitude,
il essaie de m’apitoyer mais cela ne marche pas avec moi !
pauvre chien ! Ne vous fâchez pas, il ne comprendrait pas.
Dans le cas ci-dessus, la punition est inutile, parce qu’elle doit suivre immédiatement
l’acte et y être directement reliée. Ici le chien ne comprends rien à la pucition ; il
associe seulement retour du maître et remontrances.
UNE CARTE DE VISITE
En fait, la plupart des chiens sont très vite entraînés à la propreté, avec ou sans l’aide
de leur maître. En effet, le chiot, après la phase de stimulation de la défécation et de la
miction par le léchage maternel, peut, dès la troisième semaine, contrôler relativement
ses éliminations. Il élimine spontanément hors du nid , et sélectionne progressivement
des endroits assez éloignés de l’aire de repos et d’alimentation ensuite, par habitude,
il gardera les mêmes lieux d’élimination.
On peut ainsi, facilement, avoir des chiots de 2 ou 3 mois qui sont propres. L’élimination
des déchets du métabolisme sert, aussi de moyen de communication sociale (c’est
une sorte de carte de visite ! ).
Certaines substances contenues dans les selles et les urines sont délectables par
le chien et l’informent sur l’âge, le sexe, le moment… où elles ont été émises. Ce sont
des phéromones, hormones secrétées à l’extérieur du corps ; elles induisent sur un
comportement spécifique, par exemple le marquage urinaire. Les endroits où sont
déposées ces odeurs sont un stimulant à répondre à ces questions olfactives et à
éliminer !
LA TECHNIQUE DU PAPIER JOURNAL
Les propriétaires d’un jeune chiot croient en général qu’il faut lui apprendre à faire
ses besoins sur un papier journal, et s’il les fait ailleurs, ils lui fourrent le nez dans
des déjections. (ça vous plairais à vous si on vous le faisait ???).
Sachez que si cette technique est utilisée très tôt, le chiot pourra faire une fixation
sur le journal pendant la période de sociabilisation (entre 3 et 12 semaines), le chiot
développe un gradient de préférences pour l’ensemble de ses comportements, et
notamment pour les lieux et surfaces d’élimination.
Tout ce qui est appris durant cette période est imprégné dans le système nerveux et
n’en sortira que difficilement. Ainsi l’habitude d’éliminer sur un journal peut entraîner
le comportement suivant : le chien a des activités diverses, on le promène pendant
des heures, et le maître constante qu’il ne fait rien à l’extérieur mais se retient de
manière à se soulager sur des papiers. Il s’agit d’un conditionnement qu’il faudra
corriger par exemple en glissant les jounaux progressivement vers la porte de sortie
et, ensuite, à l’extérieur en les supprimant petit à petit tout en encourageant le chien
à éliminer sur le sol ou sur des grilles d’égoût dans le caniveau (pas sur les trottoirs
ni dans le jardin des voisins !).
A l’inverse, le chiot qui, au chenil, est habitué à vivre sur un tapis et à éliminer en
dehors de cette aire, ne souillera que rarement votre moquette ! C’est une forme
d’empreinte positive. Les éleveurs ont un rôle important à jouer dans l’apprentissage
de la propreté. Encore un mot à propos de la technique du papier journal, certains
chiens ne feront pas la fixation sur les papiers, mais néanmoins urineront à
l’extérieur, sur les carrelage et sur les lieux qui avoisinaient les journaux maintenant
disparus. En fait c’est à cause des phéromones qui ont diffusé et filtré dans le sol
et les murs, rappelant ainsi constamment au chien qu’il convient d’éliminer à ces
endroits. Le chien est un animal d’habitude et il apprécie d’éliminer toujours aux
même lieux. nettoyer les endroits imprégnés ne suffit pas : il faut les désodoriser
(vinaigre blanc, déodorant) si on désire que le chien n’y revienne plus.
Pour les personnes forcées d’utiliser cette technique (appartements), il convient de
placer les journaux sur une feuille de plastique pour limiter l’imprégnation des sols.
LES PUNITIONS
Frapper son chien quand il souille revient à renforcer négativement ce comportement
les punitions détériorent la relation d’amitié et de confiance entre l’animal et ses
propriétaires. Plusieurs problèmes peuvent y faire suite.
1°) Le chien est relativement soumis :
Par le système des punitions, il le deviendra encore davantage, se mettant sur le dos
ventre en l’air et … urinant de soumission ! La situation s’est donc aggravée par de
nouvelles souillures que signifient en langage « chien » je suis plus faible, ne me touche
pas… Ce qui entraîne des punitions supplémentaires ! nous entrons ainsi dans un
cercle vicieux. Dans ce cas, il faut augmenter la confiance du chien en évitant toute
situation où le maître montre un excès de dominance, et il faudrait l’accueillir en
position accroupie, en le caressant sur le thorac, et non pas sur la tête, tout en lui
parlant d’une voix douce…
2°) Le chien est dominant :
Par la punition il apprendra parfois à devenir propre mais surtout il développera son
agressivité. Plus tard, étant devenu chef à la maison, il pourra avoir tendance à marquer
son « territoire » à l’extérieur, mais aussi à l’intérieur de la maison (chez vous, chez vos
amis ou chez le vétérinaire !). Il s’agit d’un comportement spécifique de dominance
« territoriale » qui renforce l’agressivité de l’animal si on le laisse faire à sa guise.
Dans ce cas, il faudra que le propriétaire reprenne son autorité (obéissance de base).
3°) le chien a un énorme besoin d’affection :
Les caresses ne lui suffisent pas et, il remarque que chaque fois qu’il souille un tapis,
il devient le pôle d’attention de ses maîtres. Ceux-ci le punissent peut-être mais surtout
s’intéressent activement à lui. Ils rentent ainsi dans le jeu du chien « pseudo-masochiste »
qui préfère une punition au manque d’attention.
4°) le chien est très équilibré
Dans ce cas, la punition est superflue car le chien sera spontanément propre.
COMMENT LE RENDRE PROPRE
Eh bien, tout simplement en encourageant ses tendances innés à la propreté, et en
le sortant toujours au même endroit, toujours par le même pasage (porte, couloir)
et le plus souvent possible : après le repas, le repos, le jeu, la boisson etc… en
l’encourageant d’une voix douce et, de temps en temps, par un biscuit quant il s’est
exécuté.
N’oubliez pas que la punition fait très peu pour accélérer tout apprentissage, et en
particulier celui de la propreté, sauf quand elle est administrée sur le fait, et, si
possible de manière indirecte, et quand elle est suivie du comportement adéquat.
Si vous tenez à cette méthode, élevez la voix lorsque le chiot se met en position (« non »),
pour le faire sursauter, ou jeter près de lui quelque chose de bruyant (trousseau de clés,
revue…) et menez-le (ou mieux portez-le) tout de suite à l’endroit prévu pour les
éliminations ; et quand il s’exécute dehors, récompensez-le.
Quand la punition non appropriée semble éfficace, c’est probablement parce qu’elle
crée un état d’anxiété conditionnée liée au fait de souillée la maison.
CONSEILS SUPPLEMENTAIRES
1 Régularisez l’heure des repas, ce qui régularise l’intestin et vous permet d’anticiper
les moments de défécation.
2 Sortez votre chiot après chaque repas jusqu’à ce qu’il ait fait ses besoins
3 Utilisez le même horaire en semaine et pendant le week-end. Comment voulez-vous
régulariser un système aussi délicat que celui qui règle la bessie et l’intestin en
changeant continuellement les horaires nutritionnels ?
4 Supprimez les petits « en-cas » en dehors des repas
5 Si vous vous absentez pendant quelques heures, supprimez le dernier repas et la
boisson.
6 Pendant la nuit, ou pendant vos absences mettez votre chien dans un lieu où il ne
peut rien détruire en l’ayant sorti auparavant (jusqu’à ce qu’il ait éliminé, bien sûr) ;
au début ne l’enfermez pas plus de trois heures consécutives.
7 Quand il y a eu un petit accident en dehors de votre surveillance, il vaut mieux, laver
en l’absence du chien, imprégner l’endroit d’une autre odeur (vinaigre, déodorant).
ne réagissez pas de façon trop émotionnelle, ne le punissez pas et n’y attachez surtout
pas trop d’importance.
En respectant ces quelques conseils, dès l’âge de 3 mois, votre chien devrait être
propre.